The Nelson’s travel agency ou la colonie de vacances à quatre roues et six gambettes

Vous êtes de plus en plus nombreux à nous lire et ça, ça fait vraiment plaisir. Parmi nos plus fidèles lecteurs, nous avons Benoit, notre fan numéro 1. Tellement fan qu’il a traversé l’écran et l’Atlantique pour faire un bout de route à bord de Nelson le Tucson qui, en toute objectivité, est la meilleure automobile que l’Amérique a vu rouler sur ses routes. Nous nous étions donnés rendez-vous à l’aéroport de Salta, le 17 août à 14h30. Nous sommes même arrivés un peu en avance aux rendez-vous de nos promesses (David et Jonathan ne nous quittent plus).

Pour accueillir notre ami Benoit dans les règles de l’art, nous avons créé la Nelson’s Travel Agency, une agence eco-friendly and friends-frendly certified dont voici la propagande.

« A bord du merveilleux Tucson, vous voyagerez en catégorie premium tout en admirant des paysages de cartes postales. Ce service inclut un package « entertainment » où vous pouvez vous divertir avec les blagues pourries de Caroline, des jeux de voiture animés par Gaël et une sélection musicale hétéroclite composée de chanteurs morts, de David Charvet en version karaoké et de reprises d’Imagine à la flûte de pan. En un mot, le bonheur sur roues.

A votre arrivée, vous serez accueillis par un super panneau à votre nom, dans le cas où vous l’auriez oublié vous-même. Nous bénéficions également de la technologie de reconnaissance faciale afin de vous assurer d’être convenablement redirigé vers votre tour operator. En bonus, un « petit pot de bienvenue pas piqué des hannetons » vous sera généreusement offert à votre arrivée à l’hôtel. Les trajets motorisés sont assurés par notre duo de chauffeur / guide local, tous deux experts en route sud-américaine et diplômés d’un master débrouillologie ès emmerdes en tout genre, à la prestigieuse UdlV (Université de la vie). »

[Suite à ce petit intermède publicitaire, nous reprenons nos programmes habituels.]

 David Charvet, lamas & arsenic

Le programme du road-trip andin a débuté avec la visite de Salta, capitale du nord de l’Argentine. Selon Wikipedia : « sa situation géographique en fait un lieu stratégique pour les communications avec la Bolivie et le nord du Chili. La ville est un siège épiscopal. Elle compte deux universités, de nombreuses institutions d’éducation supérieure, divers musées et des bibliothèques. Célèbre pour son architecture coloniale, elle est devenue ces dernières années un important centre de tourisme ; on la surnomme Salta la Linda (Salta la Belle). » Personellement, la beauté de Salta nous a laissé relativement de marbre.

Afin de s’acclimater aux hautes latitudes du plateau andin et de découvrir les joies du road-trip, nous avons parcouru les 170 km séparant Salta à San Antonio-de-las-cobres. C’est un petit village perdu dans la montagne qui a la particularité de s’élever à un peu moins de 4 000 m d’altitude au dessus du niveau de la mer, ce qui lui permet de s’afficher comme étant la ville la plus haute d’Argentine. Rien que ça.

Pourquoi les argentins ont décidé de mettre une ville aussi haute et perdue dans les montagnes andines ? Excellente question. Tout simplement parce que comme son nom l’indique, ces montagnes regorgent de cuivre. Denrée, fort prisée au demeurant. En plus de siéger sur des mines de cuivre, la région regorge d’arsenic, moins cool, mais cela a permis à la population de devenir des mutants et ça, c’est intéressant.

Derrière ce sourire se cache une mutante des Andes. © Welcome Argentina

Selon le podcast The Naked Scientists, une étude a mis en évidence une remarquable mutation des gènes au sein de la population de San Antonio de las cobres, qui leur permet de pouvoir résister à une concentration d’arsenic dix fois supérieure à celle jugée sécure par l’OMS. Au fil des générations et de la constante exposition à l’arsenic, l’ADN des habitants du coin a muté afin de leur donner le super pouvoir de filtrer et éliminer ce poison plus rapidement que le commun des mortels qui finit par développer d’horribles cancers. Et le plus incroyable dans tout ça, c’est que ces habitants sont les premiers humains à s’être aussi bien adaptés à un produit toxique.

Sur la route, nous avons respecté les volontés de notre invité adoré en lui permettant de s’arrêter quand il le souhaitait, de prendre des clichés et de chanter du David Charvet (que nos coeurs n’oublieront jamais). Comme nous sommes des hôtes très polis, nous l’avons laissé mettre son CD favori, le Hit NRJ 1998 (il faut l’excuser il est resté un peu nostalgique de ses jeunes années ce pauvre garçon).

Grâce à cette excursion nous avons pu connaitre notre premier 4 000 m d’altitude, ce qui par ricochet nous a permis d’avoir un aperçu de notre condition physique dans 50 ans, ce qui par conséquent nous a rappelé qu’il fallait se remettre sérieusement au sport. Mais aussi de découvrir la passion de Benoit pour les lamas : « Je sais pas vous mais moi, les lamas, ça m’excite ! » Nan, pas nous. Parfois Benoit se sentait un peu incompris.

Flûtes de pan, western spaguetti & cape-rit-cornes

Après Salta, nous avons mis le cap vers Tilcara, petit village croquignolet du nord, du nord de l’Argentine, plus au nord c’est la Bolivie. Ce village est niché dans la Quebrada de Humahuaca, un profond canyon célèbre pour ses montagnes colorées, les meilleurs empanadas du monde (selon les argentins) et ses joueurs de flûtes de pan. Pour y arriver, nous avons pris une route de film de western spaghetti qui déboule ses palettes d’ocres à tout bout de champs de vision. Et sur le chemin, nous nous sommes arrêtés pour admirer cette magistrale oeuvre dédiée au tropique du Capricorne et faire un rébus avec nos, tout aussi admirables, corps.

Admirez ces admirables corps essayant de faire un rébus. De gauche à droite nous avons : cape / rit / cornes.

Le soir pour nous remettre de nos émotions nous passions de folles soirées endiablées dans des troquets croquignolets aux sons des flûtes de pan de Pedro, star de Tilcara qui a joué sur toutes les places d’Europe. Si vous vous demandiez d’où venaient les joueurs de flûtes de pan qui animent les places du monde entier avec des reprises de No woman no cry à la sauce andine, sachez qu’il y ait des chances qu’ils viennent de Tilcara.

C’est sur ces notes enchanteresses que nous avons quitté l’Argentine (oui nous avons acheté le cd de reprise) et recroisé ce côté de la cordillère pour la dernière fois du voyage. Nelson nous a vaillamment transporté par monts et par vaux sur les hauteurs de l’altiplano andin, sans faiblir. On ne pourrait en dire autant de ses passagers qui, à leurs trois réunis, avaient la forme d’un papy asmatiques. 4 800m c’est pas pour les mauviettes.

Nous avons marché sur la lune ! Ou presque

Après avoir traversé l’un des plus beaux passages de frontières de la vie du jeune Nelson, nous avons posé nos valises à San Pedro de Atacama, qui comme son nom l’indique, est située en plein cœur du haut plateau de la Puna de Atacama à 2 400m d’altitude. San Pedro est une petite ville qui existe depuis bien avant l’ère inca alors qu’elle était occupée par les peuples Atacamènes, qui y développèrent une civilisation avancée. Aujourd’hui elle vit exclusivement du tourisme, des tours opérators et des backpackers.

Peaux qui pèlent, lèvres aussi gercées que les geysers, poussières dans la gorge et soif de tous les diables, pas de doutes nous étions bien arrivés dans l’une des zones les plus arides du monde. Alors pour libérer nos pauvres gorges, nous n’avons rien trouvé de mieux que de donner de la voix dans le seul karaoké de la ville où Benoit et Caroline ont enflammé la piste sur Every breath you take. Si, si véridique. Il y a même eu un groupe d’allemands qui les ont ovationnés. Rappelons tout de même que les allemands constituent un peuple étrange.

Quand nous ne passions pas nos soirées à chanter du Britney Spears, nous les passions dans la lune. Le ciel de l’Atacama est l’un des endroits privilégiés pour planter sa tête dans les étoiles et écouter Alain Maury, astronome, ancien chercheur du CNRS, spécialiste des astéroïdes, qui a tout quitté pour construire des télescopes en Atacama et faire partager sa passion aux touristes. C’était un moment vraiment particulier. Nous avons passé 2h dehors à apprendre à observer les étoiles, plongés dans le noir, sans voir nos camarades de tour, ni le fameux Alain Maury, avant de poser nos mirettes sur la dizaine de télescopes made in Alain. Un sacré chouette bon moment.

Après avoir eu la tête dans les étoiles, nous avons roulé sur la lune. Si, si. Bon enfin presque, c’était tout comme. Nous avons pédalé dans l’irréelle Valle de la Luna qui, comme son nom l’indique rappelle furieusement les paysages sélènes tellement proche du terrain lunaire que la NASA vient ici pour tester ses robots explorers. Tel des Tintins chiliens nous avons pédalé jusqu’à perdre haleine dans ses contrées d’un autre monde, nous avons gravis sur ces plus hauts sommets et avons exploré des grottes où la seule façon de se déplacer est celui de la chagasse sauvage.

Sur le sommet del Valle de la luna

Quand la pachamama veut faire du thé

Nous nous sommes levés plus tôt que l’aube, les yeux encore tout crottés par le marchand de sable, pour se rendre au Tatio voire ses fameux geysers. Tous mous, Gaël nous a conduit sous une nuit étoilée à la rencontre de ces fameux cratères fumants qui bouillent toute la nuit avant d’exploser dès les premiers rayons de soleil. Quand la lumière fût nous, et la centaine de touriste qui viennent se geler les miches, avons pu voir de quelle roche se chauffe la Pachamama (la mère-terre selon les incas). A cette heure de la journée, il n’y a que la Pachamama qui bout, nous autres simple humains étions frigorifiés par -10 C°. Tel Luke Skywalker harassé par la froide Hoth, Benoit a abandonné le terrain pour se réchauffer dans le Tuctuc, ce fidèle Tauntaun salvateur.

Sur le chemin du retour, nous avons découvert le paysage traversé durant la nuit. Une jolie surprise nous attendait dans l’exubérance des décors flamands roses à gogo sur lagune sur fond de volcans. Normalement, non loin de là nous pouvons nous baigner dans des termes d’eaux chauffées par mère nature. Nous autres, moyennement motivés, avons laissé Benoit s’aventurer vers les-dits termes, tout content de pouvoir enfin enfiler son maillot de bain après l’échec cuisant de Tilcara où nous avions réservé une séance jacuzzi, le seul jour où il était en panne. Double lose, le bassin était plus vide que Belkadan en plein hiver. Désappointé et la mine triste, nous l’avons consolé avec un safari photo spécial flamands roses et lamas, ses animaux totems. On est comme ça à la Nelson Travel Agency, on chouchoute nos invités.

Benoit, un jeune homme plein d’avenir

Nous avons vécu bien d’autres aventures, plus ou moins avouables sur les internets mais nous nous arrêterons là pour cet épisode. Parce que les aventures sont toujours mieux à vivre qu’à lire, on vous invite à venir faire un petit bout de chemin avec nous. On laisse le mot de la fin à Benoit notre bon copain, fan n°1 et premier invité de notre cher Nelson.

« Amaaaazzziinngg tour avec la Nelson Travel Agency Vous rêvez d’une virée en 4×4 que dis-je en Tuctuc, alias la Wine mobile? Vous ne pensez plus qu’à vous affaler sur un accoudoir géant en futon et de vous lover dans un siège senteur vanille brésilienne? De parcourir l’altiplano avec les rythmes endiablés de la Funk Phenomena, un des hits NRJ 1998? Alors la Nelson Travel Agency est faite pour vous! Composée de Nelson (bien évidemment), de Choco Pops, Choco Peps et la dernière arrivée la sexy Marisol, qui se déhanchera pour vous (oui oui) sous le soleil. Par monts (de 4000m) et par vaux (du désert), vous voyagerez dans la bonne humeur, entre pauses photo-selfie-pipi-ruisseau et jeux à gogo-qui-est-ce-c’est-parkaman! Vous apprendrez à voler comme un condor, marcher comme un astronaute sur la Lune mais pas sur la Lune, à pédaler en chantant, à chanter comme une pédale, bref à vivre d’air pur et d’apérologie, placé sous le signe du Capricorne et de la patchamama. Alors visez les étoiles, embarquez avec Nelson le vaisseau (Amiral). Point négatif: pas de jacuzzi. » 

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3 Responses to “The Nelson’s travel agency ou la colonie de vacances à quatre roues et six gambettes”