Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Nelson le Tucson*

 

*Sans jamais oser le demander
Pause dèj sur la route, dans le désert d’Atacama, en compagnie des flamands roses.

Ça fait bien longtemps que l’on pense à faire cet article, parce que vivre dans une voiture c’est un peu bizarre non ? Non. Il y eu des avantages et des inconvénients, des grands moments d’allégresses et des petits moments de solitudes mais, au bout du compte, qu’est-ce qu’on l’a aimée cette voiture. Nan, c’est pas « une voiture », c’est Môssieur Nelson le Tucson. Bref, voici toutes les réponses aux questions que vous vous êtes posés sur notre mode de vie à quatre roues. 

Comment dormir dans une voiture ? 

D’abord il faut savoir que Nelson est un Tucson de chez Hyundai, modèle 2014, deux roues motrices, mi-essence, mi-éthanol que nous avons acheté d’occasion à Rio de Janeiro alors qu’il avait déjà roulé 40 000 km. Ceci étant dit, nous avons choisi ce modèle suite à de nombreuses recherches sur tous les modèles de 4×4 et vans disponibles près de chez nous. Les Tucsons ont le gros avantage d’être passe partout, contrairement aux vans et autres camping cars, d’être discret, contrairement aux gros 4×4 qui font bien riches et surtout d’avoir la possibilité de baisser les dossiers des sièges avant afin de se faire une grande banquette pour s’allonger. Vous avez du mal à visualiser ? Regardez la vidéo ci-dessous.

Où s’arrêter pour dormir ?

Souvent dans le Tuctuc mais pas tout le temps quand même parce que rien ne remplace un vrai lit et une salle-de-bain à proximité. Quand on dormait dans le Tucson nos vues changeaient souvent. Nos meilleurs souvenirs ont été nos nuits en pleine montagne, seuls au monde. Ces nuits valaient tous les hôtels étoilés car cette sensation de grand espace, d’avoir la montagne rien que pour nos yeux, de se sentir tout petit, est un sentiment qui devient si rare de nos jours qu’il est devenu le plus grand des luxes.

Toutes nos nuits n’ont pas été si glamour, il y a eu pas mal de nuits sur des parkings de station-services, entre deux camions ou devant la supérette ou entre deux bâtiments ni-vu ni-vu. Il est à noter que celles du Chili ou d’Argentine sont tellement bien équipées qu’on y passerait bien des vacances.

Ci-dessus, vous pouvez voir nos vacances dans une super station-service chilienne.

Il y a eu aussi des nuits sur des places de village dans des trou-du-culs-du-monde, d’autres sur des places de parking où des panneaux indiquaient « 15 min de stationnement autorisé » et aussi des nuits devant des restos avec wifi, ou des restos en bord de route, on y venait prendre un café puis on y passait la nuit ou encore sur des parkings de thermes, ce qui offre le gros avantage d’avoir des bains et des douches thermales à deux pas de la maison, et encore d’autres face à la mer. Il y a eu aussi une nuit dans un garage de Mendoza, au milieu des carcasses de voiture et d’autres dans des impasses. Vous l’aurez compris, l’avantage d’une voiture c’est que l’on peut dormir quasiment n’importe où. Nous trouvions la plupart de nos spots dodos soit en suivant les camionneurs, soit via une super appli collaborative, alimentée par des voyageurs de la route comme nous: Ioverlander.

La plus insolite peut-être fut celle devant le poste-frontière Chili-Argentine en Terre de Feu. Il faut savoir que le côté chilien de Terre de Feu est un véritable No man’s land, littéralement, de ceux où l’on ne croise ni signe de vie, ni signe de présence humaine durant des centaines et des centaines de kilomètres, jusqu’à arriver au poste frontière, où il y a le douanier et un petit restaurant en préfabriqué. Nombre d’être vivants sur ce bout de terre ? Deux douaniers, la patronne du resto, des renards, nous. Et là, quand tu sors dehors pour aller pisser, qu’il fait nuit noire, que tu te recroquevilles derrière la voiture pour éviter les rafales glaciales, que t’as les fesses gelées et une famille de renards qui te regarde droit dans les yeux, qui sont aussi étonnés que toi de les voir là, tu te sens bien seule.

Comment se laver, bande de cracras? 

L’avantage d’une voiture, c’est que l’on peut dormir n’importe où, le désavantage d’une voiture est qu’il n’y a pas de salle-de-bain. Nous avions acheté une douche solaire pour avoir un peu plus d’autonomie mais finalement on s’en est jamais servi.

Pour la petite toilette soit, nous mangions au resto et alors nous profitions des toilettes pour se brosser les dents et faire ce que l’on avait à faire soit, nous étions en pleine nature alors, nous nous brossions les dents avec une petite bouteille d’eau à l’arrière du Tuctuc et nous faisions des offrandes à mère nature.

Pour la douche, soit on attendait d’être à une station service équipée de douche, soit on allait toquer à la porte des campings et des hostels pour demander à se laver chez eux. Ça marchait très bien, on nous a rarement refusé de nous prêter une salle-de-bain, souvent en échange d’un peu d’argent, parfois gratuitement.

Que mange t-on dans le Tucson ? 

Les menus à bord du Tucson n’étaient pas très variés mais, comme nous sommes amateurs de bonne bouffe, nous arrivions toujours à se mettre bien. Notre cuisine tenait dans deux boites en plastique dans lesquelles il y avait nos réserves de nourriture, une dînette, un réchaud de trekking et un plateau.

Dans nos boites, nous avions toujours de bons produits de base qui servaient à agrémenter les repas moins gastronomiques. Nous avions toujours de bonnes bouteilles d’huile d’olive. Selon Gaël, l’huile d’olive, c’est la vie. Nous avions aussi de bons condiments comme un moulin à poivre, un moulin à sel de l’Himalaya, un pot de Merken, une épice fumée qui vient du sud du Chili et, quelques sachets de basilic, origan et autres herbes aromatiques. Nous avions aussi une sélection de bons thés, offerts par nos familles avant de partir, ce qui fût un très bon cadeau. Nous avions aussi de bonnes bouteilles et des cacahuètes pour les apéroules. Et surtout nous avions toujours beaucoup d’eau, après notre aventure uruguayenne nous avions compris que l’eau, c’est la vie.

On mangeait souvent sur les sièges avant, avec des plateaux improvisés, en écoutant des podcasts. Pour le petit-dèj, on restait au lit car on n’avait qu’à tendre les bras pour attraper la nourriture dans le coffre.

Les repas dépendaient surtout des coins où on allait, de ce que l’on y trouvait et du fait qu’on était assez limités niveau ustensiles de cuisine et que nous avions ni frigo, ni vrai réchaud. A partir de ça, il faut bien se casser la tête pour trouver des repas un peu élaborés. Voici les best-sellers des menus de Nelson le Tucson :

Petit-déjeuner 

  • Bananes coupées sur son lit de flocons d’avoine avec parfois supplément yaourt nature et cannelle
  • Biscuits bio accompagnés d’une sélection de thés de chez Dammann frères ou de café instantané dégueu
  • Chocapic du supermarché sur son lit de lait pasteurisé
  • Croissants et cafés frais, dans les stations services argentines

Diner

  • Sandwich au fromage avec son filet d’huile d’olive et un peu de poivre
  • Salade de tomate-concombre-fromage avec de l’avocat pour les jours de fête
  • Nouilles chinoises instantanées, dans les climats les plus froids
  • Sandwich fromage-avocat-poivre ou avocat-poivre ou huile d’olive-poivre, dans les moments de dèche

Que faisiez-vous le soir ? 

Pas grand chose. Généralement, nous étions trop fatigués par la route ou nos folles aventures pour veiller tard. Souvent, quand nous arrivions à notre spot dodo, nous avions toute une petite routine. On explorait un peu les alentours puis on préparait notre frichti sur le plateau, ensuite on mangeait en écoutant un podcast et on faisait la vaisselle avec une bouteille d’eau. Une fois le repas fini, Gaël faisait les lits pendant que Caroline se brossait les dents. Une fois couchés, on regardait une série ou on bouquinait, parfois on jouait aux cartes.

Quand nous étions dans des endroits exceptionnels, comme à Torres del Paine, on se prenait des apéroules, on regardait les étoiles, on écoutait de la musique, on refaisait le monde, on était profondément heureux.

Comment entretenir le Tucson ? 

Nous avons eu la chance de n’avoir jamais eu de problème mécanique sur les 47 000 km que nous avons parcouru à bord de Nelson. Comme il était encore sous garantie constructeur, nous avons fait des révisions tous les 10 000 km dans les concessionnaires de quatre pays différents.

Nous n’avons crevé qu’un seul pneu, et pourtant. Nous avons roulé sur des routes accidentées, sur des chemins de cailloux, sur des nids de poules, de la boue, dans la neige, dans des déserts, à la montagne, le tout sans absolument aucun problème mais, nous avons crevé sur l’autoroute, à une centaine de kilomètres de Lima, à cause d’une simple clef de maison, oui une banale clef.

Nous n’avions pas d’équipements spéciales, mis à part des chaines pour la neige qui nous ont servies en Patagonie. En cas de problème, nous avions quelques outils qui nous ont jamais servis et un Leatherman qui lui, nous sert dans toutes les situations.

Après toutes nos aventures à son bord, nous avons revendu Nelson à Iquique, au Chili. Aujourd’hui il conduit une petite famille bien sympathique qui en avait bien besoin. Quant à nous, après avoir découvert l’Amérique du Sud par la route, nous explorons l’Amérique centrale en sac-à-dos. Est-ce que l’on fera un article sur nos baluchons ? Dis donc, vous êtes quand même assez grands maintenant pour faire votre valise tout seul non ? Non ? Ok, on verra.

 

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2 Responses to “Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Nelson le Tucson*”

  • PePito del Coquino

    C’est bien beau tout cela mais on rate l’essentiel: comment fait on l´amour dans Nelson??!! (Façon de parler, bien entendu)
    A moins que « jouer aux cartes » ne soit une image…