15 savoirs inutiles sur la Bolivie

Ah la Bolivie, ce petit pays coincé entre le Brésil, l’Argentine, le Chili, le Paraguay et le Pérou dont on n’entend jamais parler. Que savez-vous sur le pays des dames aux petits chapeaux melons ? Sûrement autant que nous avant de franchir la frontière, pas grand chose. Pourtant ce fût la bonne surprise de notre voyage, un pays enchanteur qui a su garder ses traditions.

Comme on est sympa, on partage avec vous 15 choses inutiles à savoir sur la Bolivie, histoire de vous faire mousser lors de vos prochains dîners en ville / rencards / pause-cafés / silences gênants dans l’ascenseur.

1 / La Bolivie tient son nom de Simon Bolivar.

El general libertador vénézuélien qui a permis l’indépendance de son pays ainsi que de la Colombie, de l’Equateur, du Panama, du Pérou et de la Bolivie. Avec San Martin, il est encore considéré aujourd’hui comme le grand héros des anciennes colonies espagnoles.

Simon avait le vent en poupe.

2 / Il n’y a quasi pas de supermarchés.

Ça marche pas. Les gens préfèrent aller au marché parce que les produits sont plus frais et moins chers. Pour le reste, il y a des petits magasins spécialisés en tout : cages à oiseaux, coques de téléphones portables, papiers-toilettes et sopalins. Oui on peut s’acheter du PQ parmi des murs de PQ. Le rêve bolivien quoi.

Une échoppe de trucs en boite au marché de Sucre.

3 / Tu peux tromper ta femme mais pas ta casera.

Quand on va au marché, on ne peut pas acheter ses produits à n’importe qui. Quand on est nouveau, on peut tester plusieurs vendeuses mais une fois qu’on a bien choisi sa vendeuse selon ses affinités, elle devient votre casera. On lui jure fidélité en échange de prix réduits, elle fait aussi office de psy et vous donne toujours un petit quelque chose en plus, la llapa. Gare à vous si vous oser acheter ailleurs, tout se sait au mercado et votre casera ne vous donnera plus jamais la llapa et ne vous accueillera plus jamais avec le sourire et des mots doux. La casera, c’est plus sacré que le mariage.

Maria-Culli, notre casera du marché central de Sucre.

4 / Une porte peut cacher une épicerie de salon.

A chaque coin de rue, il y a des épiceries informelles où l’on ne passe que la tête. En fait, les commerçants ouvrent une de leur pièce pour y vendre de la nourriture, des recharges téléphoniques, des casseroles, des jouets, etc. Un véritable inventaire à la Prévert qui se retrouve empilé dans une petite pièce, derrière de grosses grilles, où seul le vendeur a le droit de cité. Comme la plupart du temps personne est dans la pièce, il faut héler pour faire venir quelqu’un. Une fois le vendeur arrivé, il faut lui demander s’il a ce que l’on veut puis il farfouille dans son commerce et vous montre ce qu’il a. Bref, c’est le commerce de proximité bolivien.

5 /  En Bolivie, le prix de l’essence est fixé par l’état, comme en Uruguay.

Le prix de l’essence est le même dans toutes les stations-services du pays et il y en a deux: celui pour les boliviens à 3,74Bs (soit environ 0,50€) et le prix gringo à 8,68Bs (soit environ 1,1€). Pourquoi ? Le gouvernement a choisi d’augmenter les prix pour les étrangers car l’essence bolivienne est beaucoup moins chère que chez les pays voisins. Avant cette mesure, il y avait beaucoup de contrebande et des files d’attentes interminables aux stations-services frontalières. Le problème de cette mesure c’est que le pompiste doit remplir un document à chaque fois qu’il vend de l’essence à un étranger, sous peine d’amende. Or, toutes les stations-services ne sont pas équipées d’un système informatique. Il faut donc souvent marchander le prix de l’essence à demi voix avec le pompiste à l’abri des caméras de surveillance. Parfois on refuse de nous servir, parfois il faut s’arranger avec un conducteur bolivien et lui demander s’il veut bien nous remplir un jerrycan. Le plus souvent on paie le litre à un prix semi-gringo et tout le monde est content.

Une station service en Bolivie.

6 / Il y a plus de langues officielles que de départements boliviens.

Pour près de 40% des boliviens, l’espagnol est une seconde langue. Dès que l’on s’éloigne des grandes villes, le Quechua et l’Aymara sont les langues maternelles de 26% de la population. En tout, la Bolivie reconnait 36 langues officielles.

7 / La cholita est le symbole de la femme Aymara.

Le terme cholitas (littéralement, jeune indigène) désigne une femme bolivienne ayant conservé le style vestimentaire des Aymaras (un des plus anciens peuples indigènes). Elle se compose le plus souvent de la robe aux trois volants appelée pollera, de l’aquayo, cette pièce de tissu rectangulaire bariolée portée dans le dos et, de l’incontournable chapeau melon le bombín, porté très haut sur la tête. Les cholitas sont nées d’un mélange du style indigènes composées de grandes robes colorés et de celui des colones espagnoles qui ont imposé la mode européenne aux boliviennes. Si aujourd’hui les cholitas marchent fièrement dans les rues de La Paz, elles ont longtemps été interdites de circuler sur les places de la capitale par racisme envers les peuples originels.

Caroline essayant d’effrayer des Cholitas.

8 / Les rares noirs de Bolivie se cachent dans les Yungas.

À l’époque coloniale, les Espagnols ont amené de force des esclaves africains pour travailler dans les mines de Potosi mais, les esclaves n’ont pas survécu au froid, ni à l’altitude. Face à cette hécatombe, les Espagnols se sont rabattus sur les indigènes. Les survivants africains ont trouvé refuge dans les Yungas où ils vivent encore aujourd’hui.

Un groupe d’afroboliviennes dans les Yungas. © Edgardo Civallero

9 / La Bolivie a échangé une grande partie de la Bolivie contre un cheval

José Manuel Pando fût le président le plus fou de l’histoire bolivienne. A la tête du pays à la fin du 19e siècle, il prenait ses décisions sur des coups de tête. La plus dingue aurait fait perdre une grande partie du territoire. Un jour qu’il recevait l’ambassadeur du Brésil, il s’est entiché du beau cheval blanc de celui ci. A un tel point qu’il demanda à ce que l’ambassadeur lui en fasse cadeau. Le cheval était un cadeau d’un pays ami et de ce fait, il aurait été très impoli de l’offrir à quelqu’un d’autre. José Pando voulait tellement ce cheval qu’il aurait proposé des montagnes d’or et d’argent à l’ambassadeur, sans succès. A bout d’arguments, le président posa sa main sur une carte de la Bolivie et proposa ce morceau de territoire en cadeau au Brésil en échange du cheval blanc. L’ambassadeur accepta et c’est comme ça que le Brésil aurait obtenu le Acre. Quant au cheval, il mourut 15 jours plus tard du mal de l’altitude. Légende ou réalité, la version officielle aura retenu l’histoire du traité de Pétropolis.

10 / Les cholitas portent de petits chapeaux melons sur la tête.

Les chapeaux melons, ou bombín, arrivent en Bolivie au début du 20ème siècle. Si les raisons de son arrivée sont encore débattues, voici l’explication la plus probable. Une commande de chapeaux venue d’Europe serait arrivée avec une erreur de taille. Les couvres-chefs étant trop petits pour les hommes, le chapelier aurait expliqué que ce n’était pas une erreur mais la dernière mode chez les femmes européennes. Les cholitas coquettes et distinguées auraient alors adopté cette mode, toujours de vigueur aujourd’hui. Sa position sert à indiquer le statut marital de celle qui le porte: placé sur le côté, il indique que la cholita est célibataire, bien au centre montre qu’elle est mariée et légèrement en arrière veut dire que c’est compliqué. Plus efficace qu’un statut facebook.

11 /  On ne sait toujours pas vraiment d’où vient le nom Titicaca

L’origine du nom du lac Titicaca a autant de versions que de conteurs. Les hypothèses les plus probables viennent de légendes Aymaras, l’un des plus anciens peuples indigènes qui ait vécu sur les rives du Titicaca. Il pourrait venir de Titi Khar’ka, qui signifie « Roc du puma » en Aymara. Selon une autre hypothèse, Titicaca serait une déformation de « titijaya », qui veut dire « puma de pierre » en référence à une légende sur des pumas noyés et transformés en statues de pierre. Dans une autre version, cela signifierait  «homme de cendre » et fait référence à une coutume ancestrale où l’on brûlait des hommes en offrande au dieu de la vie et de la mort, Ayuma.

Pour cet âne, l’origine du nom Titicaca importe peu du moment que l’herbe est au rendez-vous.

12 / Des zèbres font la circulation dans les rues des grandes villes.

En Bolivie, la circulation est vite chaotique. Afin d’éduquer les piétons et les conducteurs aux codes de la route, le gouvernement a embauché des jeunes en difficultés afin de montrer l’exemple. Ils sont déguisés en zèbres et régulent la circulation de manière rigolote, tout en montrant le bon exemple. Ils sont souvent accompagné d’un âne qui lui, traverse n’importe comment et montre l’exemple à ne pas suivre.

© Sara Shahriari pour The Guardian

 

13 /  L’horloge du parlement national compte à rebours.

C’est en 2014 qu’Evo Morales a décidé de changer le sens de rotation de l’horloge pour inviter les gens à penser différemment et à remettre en question les normes des pays du nord. On l’appelle l’horloge du Sud.

Evo Morales est tellement à contre-courant qu’il a fait faire une horloge qui va à reculons.

14 /  La prison de San Pedro, au cœur de La Paz fonctionne en complète autonomie.

C’est une sorte de village fermé, sans gardes, où les prisonniers peuvent vivre avec leur famille, travailler, acheter ou louer leur logement qui va de la simple cellule à un vrai appartement suivant les moyens.

A l’intérieur de la prison de San Pedro.© Danielle Pereira pour LaPazLife.com

15 / Le deuxième plus grand lac de Bolivie a quasiment disparu.

Depuis 2016, le lac Poopó est complètement sec suite au réchauffement climatique, au perturbations du courant El Niño et aux industries minières voisines qui pompent l’eau du lac.

© Josh Haner pour le New York Times.
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